SAN CRISTOBAL de las Casas, état du Chiapas
Notre chauffeur se nomme Daniel 
De Tuxtla Gutierrez à San Cristobal de Las Casas, nous faisons une soixantaine de kilomètres en autocar.
Nous logeons pour 2 nuits à l'hôtel "Mansion Del Valle" dans le coin touristique de la ville.
San Cristóbal de Las Casas est une ville du Chiapas à 2120 mètres d'altitude, située dans une cuvette, entourée de différentes montagnes.
Les forêts alentour sont composées principalement de pins.
C'est l'une des premières villes construites en Amérique continentale, elle a été capitale de la province. Après des conflits importants, c'est la ville de Tuxtla Guttierez qui devient la capitale du Chiapas.
San Cristóbal de Las Casas est considérée par beaucoup comme la capitale culturelle de cet état.
Cette ville cosmopolite, dont la population approche les 200 000 habitants, est la principale localité touristique de cet état et en possède tous les services. Le secrétaire au tourisme lui conféra le titre de « plus magique des villes magiques du Mexique » en mai 2010.
La plus grande partie de l'année, le climat y est agréable, relativement chaud en journée, mais plus frais la nuit. La saison chaude va de mi-février à septembre. Le moment le plus chaud de l'année se situe d'avril à mi-mai. La période de pluie s'étend de mai à mi-octobre. Les mois les plus pluvieux sont juin et septembre.
Quelques photos de San cristobal : côté touristique
Architecture digne de joyaux bruts
San Cristóbal de las Casas renferme dans son écrin deux joyaux : deux églises.
- Il y a d’abord celle qui ne passe pas inaperçue : la cathédrale de San Cristóbal de las Casas.
Elle frappe par sa façade jaune et rouge. Construite au XVIe siècle, cette cathédrale est de style baroque, avec des motifs floraux et des statues de saints nichés tout en haut. C’est un lieu de vie, où les habitants viennent s’asseoir sur les marches pour discuter, observer la vie de la place, boire un soda ou vendre des fleurs.
- Et puis, il y a celle qui dore au soleil couchant : l’église Santo Domingo (ex-couvent).
Merveille architecturale, la façade est une véritable dentelle de pierre. Sur le parvis de cette église et sur la jolie place ombragée attenante se tient quotidiennement, dans une paisible atmosphère de vacances, un marché indien. Un chatoiement de couleurs (tissus brodés, nappes, châles et tuniques) jouxte quantité d’objets artisanaux, dont de curieuses poupées cagoulées, armées de mitraillettes de bois (représentant le commandant Marcos, figure emblématique de la révolution).
Le marché de la capitale culturelle du Chiapas est un des plus réputés du pays.
1/ Le marché, essentiellement alimentaire, se trouve au nord du centre historique. C'est l'’un des plus beaux du Mexique où les Mayas viennent pour vendre leurs légumes, leurs fruits et leurs fleurs.
2/ Au pied de l’église de Santo Domingo, se trouve le marché artisanal où des dizaines de stands prennent vie : vision bigarrée d’un Mexique traditionnel. Sacs tissés, tapis somptueux, tuniques travaillées (les fameuses huipites), jouets au crochet, couvertures rayées, foulards de toutes sortes, objets sculptés… il y en a pour tous les goûts.
Tous les artisanats de la région y sont représentés, dont ceux des deux principales ethnies, les Chamulas avec leur longue tunique de laine maintenue à la taille par une ceinture colorée et les Zinacantán aux pantalons et tuniques blancs et chapeaux de paille.
Il est préférable d'y aller le matin de bonne heure.
Il est interdit de prendre des photos sans autorisation, ces 2 ethnies voulant préserver leur dignité, dans une société où ils sont rejetés. Donc j'ai photographié ces personnes discrètement et les photos sont sans trucage.
Musée de la médecine maya
Mon fils nous a emmené voir le Musée de la médecine Maya; musée très rustique.
Nous y sommes allés sans le groupe, sans notre guide et à pieds, à 30 minutes environ du centre touristique.
Très petit musée au bout de la ville qui vaut le détour si les médecines traditionnelles vous interpellent. Le jardin botanique est très pauvre en plantes et avec possibilité d'achat de plantes médicinales préparées ou non.
Les explications sont en anglais mais l'amie de mon fils nous en a traduit le principal.
Vous seriez surpris de découvrir à quel point les Mayas savaient comment utiliser les plantes pour soigner toute sorte de bobos, de malaises et de maladies.
San Cristobal : côté local
Nous nous sommes aventurés (oh! les fous ...) dans les rues que le touriste n'a guère le loisirs de découvrir!
Là ,nous y voyons les vraies conditions de vie.
Nous mangeons dans une de leurs cantinas (plutôt gargotte) : une planche en guise de table, un banc face à un petite rambarde (voir photo) et surtout ne pas regarder autour de soi et ne pas craindre; mais nous sommes reçus avec beaucoup de chaleur.
Nous avons dégusté un plat typique, du "pollo en mole" (poulet moelleux). Il est cuisiné de longues heures avec du piment, des épices et ................... du chocolat.
C'est un plat délicieux pour une somme dérisoire (pour les bourses européennes).
San Juan Chamula
Le lendemain, nous partons visiter le village Maya de San Juan Chamoula, qui se trouve à 11 km de San Cristobal.
Il est très animé et très coloré. La communauté d'origine préhispanique parle la langue tzotzile.
Il est le foyer d’une communauté farouchement indépendante.
Les Mayas Tzotziles sont un des principaux groupes indigènes du Chiapas et forment environ un tiers de la population autochtone de l’État.
San Juan Chamula est le centre principal de cérémonies chamanistes, le village étant également un centre de cultes et de commerces.
Les habitants de San Juan Chamula sont facilement reconnaissables à leurs vêtements traditionnels : les hommes portent des tuniques en laine, noires ou blanches, appelées chujes, ajustées à la taille; les femmes portent des huipiles, blouses brodées en coton ou en satin, des rebozos (châles de couleur) et des jupes longues en laine de mouton noir attachées à la taille par une ceinture de couleur.
San Juan Chamula est un des villages les plus connus et les plus touristiques aujourd’hui, grâce au charme de son église et aux décors qui l’entourent mais il est aussi devenu le symbole d’un syncrétisme religieux très troublant !
La petite église coloniale blanchie à la chaux, est dédiée à Saint Jean Baptiste dont la fête est le 24 juin (jour très proche du solstice d'été). Son intérieur nous offre un spectacle hallucinant (il est strictement interdit de photographier). Le personnel religieux filtre les entrées dans l'église moyennant une modique somme. Ce lieu est conservé et protégé.
A l’intérieur, l’ambiance est saisissante.
La statue de Saint Jean Baptiste est richement habillée, elle trône au-dessus de l'autel comme le Dieu-Soleil des anciens Mayas. L’église a été entièrement vidée de ses bancs et de ses chaises. Contre les murs, des statues de saints tout aussi richement habillés sont dans des caisses vitrées. De même les cloches ont été détachées et posées sur le sol, qui est couvert d'aiguilles de pin et de bougies. De très nombreux Mayas Tzotziles font des libations de "poosh", ou de "coca", récitant des prières dans un syncrétisme religieux bien loin du catholicisme traditionnel auquel nous sommes habitués. Ils apportent toutes sortes d’offrandes, de nourritures et de photos de leurs proches. C'est très curieux, difficile à comprendre, cela se passe dans une atmosphère oppressante pour un Européen.
La religion chamanique indigène traditionnelle, est ici plus forte qu’ailleurs et ce sont les esprits que l'on vient consulter en premier en cas de maladie ou de problème !
Mais le plus troublant de ce culte est qu’il associe les saints, les statues et les symboles catholiques au culte des esprits et des mythes mayas. Le symbole de la croix est par exemple très présent dans la vie des Tzotziles qui l’associent à l’arbre de vie des mayas.
Le dernier prêtre catholique a quitté le village en 1867 et l’évêque n’a le droit d’entrer dans cette église qu’une fois par an pour les baptêmes !
Cérémonies et coutumes font partie de leur quotidien. Accrochés aux coutumes de leurs ancêtres mayas, ils croient davantage aux pouvoirs de leur chaman (leur autorité religieuse) qu'à ceux de leur évêque catholique.
La boisson artisanale locale, le "poosh" (boison sacrée), est un jus de canne à sucre fermenté, à plus de 70% d'alcool et mis dans de petites bouteilles plastiques de sodas ou d'eau. Cette boisson est supposée être "recrachée et éructée" pour évacuer les esprits maléfiques; mais ils ne la recrachent pas souvent!!!!! lol!
Jamais je n'aurai cru être autant troublée en entrant dans une église … aussi bien par la nudité du lieu que par l'ambiance de sacrifices ressentis ........ que par les odeurs d'encens et autres (il n'existe plus de sacrifices humain et ni animal (?), mais des oeufs pourris, des poulets morts et du sang de poule servent encore à honorer leur croyance).
Quelques liens existent où l'on peut voir un aperçu de ce qui se passe dans cette église, mais aucune de ces images n'est réellement parlante (petit rappel qui a son importance : interdiction formelle de photographier ou de filmer à l'intérieur sous peine de poursuites, de prison voire de sévices corporels).
Les Chamulas sont, malgré cette religiosité particulière, des artisans de talent qui fabriquent des chemisiers, des sacs et des tissus brodés à la main de très bonne qualité.
Repas et spectacle mexicain
Le soir, il a été organisé une fête mexicaine avec repas traditionnel pour les groupes de touristes présents dans la ville.
Une soirée toute en couleur et en costumes folkloriques.
Sources :
San Cristobal de Las Casas - Wikipedia
